Selon l’astrophysicien Fritjof Capra, l’univers est un tissu dynamique d’événements interdépendants.* Ma démarche se veut donc une projection dans cet univers que je parcours pour en saisir les signaux, les plans de conscience, les mondes parallèles, et je donne à voir simultanément les architectures du cosmos et les architectures humaines. Cloisons, sphères, grilles, engrenages, vibrations et personnages sont présentés de façon semblable, en aplats ou en reliefs car ils proviennent de la même matière primitive.
C’est aussi mon questionnement sur la place de l’être humain dans le temps et dans l’espace. C’est ma réflexion sur son identité, son intériorité ; sur le rôle qu’il se donne dans le territoire qu’il occupe ; sur son dialogue, son interaction avec cette matière énergétique et universelle dont il est imprégné ; et finalement, sur sa continuité dans le cosmos, même dans sa rupture avec sa vie, au-delà de cette rupture, dans le tissu… L’être humain y est senti non pas comme un sujet mais comme un motif répété, une parcelle dans un concert de variations, d’atmosphères et de sites. Sans nom, sans identité ou les possédant toutes, il est d’une espèce porteuse de mémoire. Une mémoire ancestrale, une mémoire universelle et collective qui, provenant d’une dimension non visible, se matérialise et se déploie dans le tableau pour s’y livrer au regard.